Il nous semble important, au sein de la recherche que mène la compagnie, d’atteindre, par le texte — porteur du mouvement — le geste et la marionnette, une population fragilisée: la première génération d’immigrés non francophones.
Le théâtre comme moyen d’enseignement d’une langue étrangère permet de créer et d’approfondir des mécanismes nécessaires à l’expression spontanée.
Le théâtre représente une possibilité de transmettre différemment un moyen de contact avec la langue d’adoption, dans les contextes humains qui les motivent, et développer en même temps leur aptitude à s’exprimer aussi spontanément que possible.
Dès le départ, nous proposons un support textuel : une phrase, un mot, une émotion dénommée selon le niveau linguistique et la personnalité plus ou moins inhibée de chaque participant. Leur travail d’improvisation est construit essentiellement sur le mouvement.
Par l’effet d’entraînement, ce mouvement peut se transformer en danse théâtralisée où l’énergie commune renforce le sentiment d’appartenance et de cohésion.
La création d’une forme courte, hybride, intervient après la maîtrise des techniques ludiques d’Augusto Boal ou du “Playback Theater”
de Jonathan Fox…
Le même stage est proposé auprès d’un public francophone, afin de comparer et de compléter “les récits éclatés d’un monde sans âge”. Par ce projet, la Compagnie des Inachevés revendique, affirme et assume un théâtre pauvre pour des rencontres riches.